L’oxygène contenu dans l’air est une molécule qui permet aux cellules d’extraire les nutriments contenus dans nos aliments. Tous les organes du corps dépendent de cet apport en oxygène pour bien jouer leur rôle. Le cerveau, dont les capacités sont presque infinies, se retrouve grandement altéré en situation de manque d’oxygène, son bon fonctionnement impliquant des échanges divers continus. C’est le principe même de la vie ! C’est pour cette raison que dans des moments de confusion, de faiblesse ou de délire, la médecine moderne préconise un apport accru en oxygène : cela permet à une victime de retrouver rapidement ses esprits et de maintenir ses fonctions vitales plus facilement.
La contribution du souffle ne se réduit pas à un apport en oxygène présent dans l’air. Nos poumons, responsables de gérer le transit des particules contenues dans notre souffle, doivent aussi s’assurer que les résidus issus de la combustion cellulaire soient rejetés en dehors de l’organisme. Ainsi, le taux de gaz carbonique dans le sang est un bon indice du taux de toxicité de l’organisme. Plus les toxines restent emprisonnées longtemps dans le corps, plus difficile sera la régénération de nos cellules. L’évacuation efficace des toxines est donc tout aussi importante qu’un apport régulier en air pur.
La respiration joue aussi un rôle clé dans la digestion et l’élimination. En se contractant et en se décontractant lors de la respiration, le diaphragme entraîne avec lui les organes qu’ils touchent, facilitant ainsi leur travail de transformation des aliments. C’est pourquoi la respiration profonde est une alliée de tous les instants pour retrouver l’équilibre de son appareil digestif.
Nous sommes reliés à tout ce qui nous entoure, et la vie est un cycle sans fin de naissances et de morts. La respiration consciente est une expérience qui nous amène à intérioriser tous ces mécanismes d’interdépendance qui agissent en nous. La plupart d’entre nous respirent de manière superficielle et mécanique en ne gonflant que la partie supérieure de nos poumons. Cette partie ne représente pourtant que 30 % de notre capacité respiratoire. Pourtant, en prenant des inspirations plus profondes, en permettant à l’air aspiré par notre abdomen de remonter jusqu’à notre thorax, nous sommes en mesure de solliciter la partie inférieure de nos poumons qui, elle, contient 70 % de notre capacité respiratoire. Ce processus facilite grandement l’évacuation des toxines. Cela permet aussi d’impliquer plus de muscles et d’organes dans son mouvement dynamique, ce qui augmente la synergie entre tous les organes du corps. La respiration conscience est une expérience qui vous propose de vous syntoniser au métronome de la vie qui s’écoule en nous.
Plusieurs traditions spirituelles considèrent le souffle comme le moteur de la vie. Ainsi, les hindous vous parleront du prana; les Chinois, du chi, et les Japonais, du ki. Bien plus qu’un simple support aux particules d’oxygène, ces traditions considèrent que tout ce qui compose le vide qui nous entoure est en fait constitué de l’essence de la force vitale. Un tout qui relie l’ensemble des êtres de l’univers. Le souffle devient donc cette communion pratique entre le visible et l’invisible.
Il existe des façons fort simples de prendre conscience de son souffle et des bienfaits de la respiration profonde. Pour nos sociétés occidentales bien ancrées dans l’action, cela prend forme à travers la pratique d’activités physiques. En engageant le corps dans des efforts dirigés, on l’oblige à s’adapter en augmentant sa capacité cardiovasculaire et circulatoire. En plus de permettre un meilleur apport en oxygène, l’effort soutenu exige au pratiquant de gérer consciemment un apport régulier en air. Qui n’a jamais ressenti les effets vivifiants d’une marche en forêt ou d’une balade sur le bord de la mer ? L’air pur, celui de la nature en particulier, en présence des végétaux nous est vital. Non seulement pour l’équilibre de la planète, mais aussi pour notre propre santé.
Notre relation avec l’air qui nous entoure est à la fois simple et complexe. Simple parce que l’air rythme avec tant de douceur notre dépendance à notre environnement, et complexe parce son caractère invisible le rend presque insaisissable. Nous avançons souvent à la cadence des expériences qui définissent les choix de notre vie sans jamais nous donner d’occasions de reprendre notre souffle; comme l’écho de notre cœur, nous tenons ces réflexes de l’organisme pour acquis. Le maintien de la vie est une réaction instinctive du corps. Si la vie finit par le quitter, c’est parce que nous avons été conditionnés à penser qu’elle doit avoir une fin.
Il faut pouvoir créer une relation équilibrée entre les différents aspects de notre vie. Le docteur Air est omniprésent, il est déjà un lien qui unit tout. Il suffit de prendre conscience de sa présence pour en tirer des bénéfices !