Et si c’était vos surrénales?
Si vous ne connaissez pas l’expression “sauve qui peut”, vos glandes surrénales, elles, la connaissent très bien. Ces dernières sont responsables de tenir votre corps en alerte lorsque celui-ci est sous attaque ou a la perception d’être en danger. C’est à ce moment que l’hypothalamus, la glande pituitaire et les glandes surrénales se mettent en action. Le processus est le suivant: l’hypothalamus envoie un message à la glande pituitaire qui à son tour envoie un message aux glandes surrénales: nous sommes en état de stress. Les surrénales produisent à l’instant les hormones cortisol et épinéphrine (ou adrénaline) qui elles augmentent notre taux de glycémie, notre rythme cardiaque et notre pression sanguine. En quelques secondes seulement, notre corps est prêt à affronter le stress imminent: le fameux “sauve qui peut”.
Il est l’un des mécanismes de défense les plus efficaces du corps humain et était d’une importance capitale lorsqu’il s’agissait d’affronter un prédateur redoutable ou d’aller chasser le mammouth pour le souper du soir. On parlait alors de stress occasionnel. De nos jours, nos vies actives et surchargées nous placent malheureusement en état de “survie” de façon régulière ce qui maintient nos trois organes cités précédemment en production constante de cortisol et d’adrénaline ce qui conduit à l’épuisement de nos glandes surrénales.
Dans les cas de stress occasionnel, comme notre fameuse chasse au mammouth, les glandes peuvent facilement rebâtir leurs stocks de cholesterol et de progesterone nécessaires à la fabrication de cortisol et d’adrénaline mais, en état de stress prolongé, les glandes s’appauvrissent et s’épuisent. C’est cet épuisement qui est responsable d’une foule de symptômes souvent diagnostiqués incorrectement.
La découverte de l’épuisement des surrénales
L’origine du terme “épuisement des surrénales” remonte à 1998 lorsque le docteur James Wilson, alors chiropraticien et naturopathe, remarque une similitude au niveau des symptômes de certains de ses patients souffrant de fatigue. Jusqu’en 1998, on parlait plutôt de surrénales apathiques ou insuffisantes.
Le lien entre la fatigue et les surrénales date des années 1800 lorsque les médecins constatent une baisse simultanée du niveau de l’énergie, de la libido et du système immunitaire de leurs patients. À cette époque, les médecins en savaient très peu sur les surrénales.
C’est le docteur Thomas Addison qui, en 1849, présente sa recherche sur “l’état d’anémie général de ses patients mâles” (d’où la maladie d’Addison: insuffisance des surrénales) à la “South London Medical Society”. Cette présentation sera le début d’une série d’études sur le sujet. À la fin du 19e siècle, on utilise même des extraits de cellules surrénales porcines pour traiter la maladie d’Addison. Même si les premiers résultats furent plus ou moins convaincants, le corps médical persiste. Résultat: le traitement est, à ce jour, encore utilisé.
Il a fallu plusieurs années au corps médical avant d’atteindre un consensus sur ce qui méritait le diagnostic de fatigue ou d’épuisement des surrénales. Aujourd’hui encore, il n’est pas toujours évident.
Qu’est-ce que les glandes surrénales?
Productrices d’hormones, les surrénales sont de petites glandes juchées sur chacun de nos reins. De petite taille, elles mesurent environ 6 cm par 2.5 cm, sont jaunâtres et ne sont étonnamment pas symétriques: la surrénale de droite est de forme triangulaire et la gauche ressemble plus à une demi-lune. Leur nom, surrénales, vient du latin ‘ad renes’ qui signifie près des reins sur lesquels elles ont un impact direct.
D’une structure fort simple, telle un avocat, chacune des glandes est composée de trois éléments: La capsule, le cortex et la médullo-surrénale.
La capsule est l’enveloppe adipeuse qui protège chacune des glandes comme la “peau” de l’avocat.
Le cortex peut être comparé à la partie intérieure, la pulpe, de l’avocat. Il représente 80% de la glande et couvre entièrement sa partie centrale: la médullo-surrénale. Il est, entre autres, responsable de la production des hormones sexuelles chez l’homme et la femme. Il contrôle également le niveau de cortisol: hormone essentielle pour le corps humain. Le cortisol est responsable de nos cycles de sommeil/éveil, il contribue à réduire l’inflammation, nous aide à transformer en énergie les aliments ne contenant aucun hydrate de carbone et régularise aussi notre pression sanguine.
La médullo-surrénale se trouve tout au centre, tel le noyau de l’avocat, et occupe 20% du volume total de la glande. Tout aussi importante que le cortex, cette dernière est surtout responsable de maintenir le niveau d’efficacité de notre corps. Elle est responsable de la façon dont nous gérons le stress en produisant trois neurotransmetteurs: l’adrénaline, la norépinéphrine et la dopamine, tous essentiels pour notre survie lors de situations “sauve qui peut”.
Les 4 étapes de l’épuisement des surrénales
Afin de bien cibler un état d’épuisement des surrénales, il est important de comprendre les quatre étapes suivantes:
Étape 1: L’alerte occasionnelle
Il s’agit de la première réaction du corps en présence d’un stress potentiel ou imminent: ce stress peut passer de la menace physique à l’entrevue pour un nouvel emploi ou une visite à l’hôpital. Durant cette première étape, le corps n’a aucune difficulté à produire les hormones nécessaires pour répondre à la situation. Si vous procédiez à une analyse de laboratoire durant ce moment précis, vos résultats indiqueraient des niveaux élevés d’adrénaline, de norépinéphrine, de cortisol et de DHEA . Vous êtes alerte mais pourriez remarquer des dérangements au niveau de votre sommeil. Peu de gens considèrent ces symptômes comme inquiétants puisqu’il nous arrive fréquemment de passer par cette étape dans la vie de tous les jours. Aussitôt le stress passé, le corps retrouve son équilibre.
Étape 2: Maintien de l’alerte
Si le stress persiste, le corps se maintient en état d’alerte. Durant cette deuxième étape, il est toujours possible pour le corps de produire les hormones nécessaires pour répondre à la demande mais les surrénales commencent à emprunter la progestérone et la testostérone du système de reproduction pour les convertir en cortisol et ainsi répondre aux besoins énergétiques de l’organisme.
Un symptôme courant est de se sentir alerte au travail lorsque vous devez maintenir un état de productivité mais de sentir une baisse d’énergie dès que notre corps se relâche. C’est souvent à cette étape que les gens développent une affection (dépendance) pour le café ou les sucreries (comme faux stimulant - car ceux-ci épuisent le corps à la longue)!
Étape 3: La résistance
À cette étape, le système endocrinien continue de favoriser la production d’hormones de stress aux hormones sexuelles - le corps peut percevoir des niveaux normaux d’oestrogène comme étant élevés en raison du taux encore plus faible de testostérone et de progestérone créant ainsi un déséquilibre hormonal important qui est souvent lié à la prise de poids et aux problèmes d’humeur. La personne atteinte maintient son efficacité au travail et un train de vie normal mais peut remarquer une fatigue généralisée, un manque d’enthousiasme, des infections récurrentes, une baisse de libido et des symptômes de la ménopause chez les femmes. Cette étape peut se poursuivre sur plusieurs mois voire même plusieurs années.
Étape 4: Le “burnout”
Après un certain temps, le corps épuise ses capacités de production d’hormones et son niveau de cortisol chute. Le “burnout” survient lorsque le corps a été maintenu en état d’alerte et de stress durant une très (trop) grande période. Cette dernière étape vers l’épuisement des surrénales est caractérisée par une fatigue extrême, une libido inexistante, de l’irritabilité, un état dépressif et anxieux, de l’insomnie, une perte de poids (si perte d’appétit), de l’apathie et un désintéressement général de la vie. Dans un état de stress prolongé, le corps peut stimuler la glande thyroïde pour activer le métabolisme afin de fournir de l’énergie pour répondre aux exigences du stress. Sur le long terme, celle-ci sera incapable de maintenir le métabolisme normal du corps: corps, mains et pieds froids et prise de poids sont quelques-uns des signes d’une thyroïde épuisée. Pour beaucoup d’entre nous, ces deux glandes sont fatiguées. Ce “manque” hormonal a des répercussions sur tout le corps. Soigner un “burnout” requiert temps, patience et souvent, un réaménagement complet du rythme de vie.
Dans la suite de notre dossier sur les surrénales, apprenez à identifier les symptômes les plus courants d’un épuisement des surrénales et ses impacts sur votre santé.
Quelques utilisations suggérées
Fatigue chronique
ADR LF + Licro intrinsic: Tout pour rebâtir les surrénales.