Cet article est une traduction de plusieurs extraits du livre “ Iodine why you need it, why you can’t live without it - 5th Edition “ écrit par le docteur David Brownstein, un médecin de famille certifié par l’ordre des médecins pratiquant au Michigan, qui utilise le meilleur de la médecine conventionnelle et de la médecine holistique.
L’iode et la glande thyroïde
L’iode est un élément essentiel qui se trouve dans toutes les hormones de la glande thyroïde. Les hormones T3 (thyroxine) et T4 (triiodothyronine) sont ainsi nommées pour le nombre d’atomes qu’elles contiennent soit trois pour la T3 et quatre pour la T4. Si le corps est carencé en iode, il lui sera impossible de fonctionner de façon optimale car la glande thyroïde sera incapable de produire ses hormones en quantité suffisante. Les conséquences connues d’une glande thyroïde carencée sont le goître (gonflement de la glande thyroïde), l’hypothyroïdie, les maladies auto-immunes comme celles de Graves ou d’Hashimoto ou même le cancer de la thyroïde.
L’hormone thyroïdienne est essentielle pour le développement normal du cerveau du poupon. Une quantité inadéquate d’iode pourrait prédisposer le nouveau-né à un développement cérébral anormal. Chez les enfants, une déficience en iode peut aussi entraîner une déficience intellectuelle, le goître, un quotient intellectuel réduit, le syndrome d’hyperactivité (ADHD) et l’autisme.
L’Organisation Mondiale de la Santé a conclu que la carence en iode est la plus grande responsable des cas de retards intellectuels - des conséquences évitables. Lorsque la déficience en iode est rectifiée, il a été démontré que la mortalité néonatale est réduite de plus de 50%.
Même si l’iode se retrouve dans tout le corps, un adulte moyen stocke dans sa glande thyroïde seule de 15 à 20 mg d’iode - cette quantité peut grimper à 50 mg si le corps contient de l’iode en quantité suffisante.
Afin de pouvoir contenir cette grande quantité d’iode (supérieure au volume de la glande elle-même) la glande thyroïde a développé un système spécialisé qu’on a baptisé le “NIS” (symporteur de sodium/iodure). Le NIS agit comme plusieurs taxis qui assurent le transport de l’iode dans les cellules thyroïdiennes. On retrouve aussi ce système de concentration de l’iode dans d’autres tissus humains comme les seins, les reins, le placenta, l’estomac, le rectum et les glandes salivaires.
Pourquoi un niveau optimal d’hormones thyroïdiennes est-il si important? Chaque cellule, muscle et organe du corps en dépend pour son bon fonctionnement. Dans les cas d’hypothyroïdie, la glande thyroïde relâche des quantités d’hormones thyroïdiennes trop faibles pour répondre à la demande métabolique du corps réduisant du coup son métabolisme.
Le rôle de l’iode dans la glande thyroïde
L’iode est un élément essentiel, responsable de maintenir l’architecture normale des glandes du corps comme celles de la thyroïde, des ovaires, de l’utérus, des seins et de la prostate. Quand les cellules des tissus glandulaires sont adéquatement nourries en iode, les tissus peuvent maintenir cette structure normale.
En présence d’une quantité d’iode inadéquate, l’architecture des tissus glandulaires est perturbée et les tissus deviennent kystiques. Au premier stade les kystes, qui seront généralement mous et compressibles à la palpation, enrobent le tissu normal. Si la carence en iode persiste, on passe au deuxième stade où les kystes se transforment en nodules qui seront plus fermes. Au troisième stade, les nodules changent leur apparence histologique (au niveau microscopique) et deviennent hyperplasiques. L’hyperplasie signifie littéralement “sur-formé”. Dans cet état, les cellules se multiplient rapidement et en l’absence d’un protocole qui rectifient le taux d’iode, le stade final sera le cancer.
La présence de kystes sur les tissus glandulaires devrait être un signal pour le physicien traitant de vérifier les taux d’iode du patient et de lui prescrire un traitement à l’iode. Un nombre considérable de patients aux prises avec des kystes, nodules et autres perturbations des tissus glandulaires, que ce soit au niveau des seins, ovaires, utérus et prostate, ont pu améliorer de façon significative ou renverser complètement leur condition grâce à un apport supplémentaire d’iode. De trois à six mois sont nécessaires pour la plupart des gens avant de constater une amélioration mesurable. Pour les cas plus sévères, on parle plus en termes d’années.
L’hypothyroïdie
Signes et symptômes connus de l’hypothyroïdie
- Ongles cassants
- Pieds et mains froids
- Peau sèche
- Constipation
- Dépression
- Difficulté à avaler
- Difficulté à se concentrer
- Infertilité
- Irritabilité
- Menstruations irrégulières
- Gonflement des seins
- Cholestérol élevé
- Hypertension
- Gonflement des paupières
- Perte de cheveux
- Fatigue
- Voix rauque
- Hypotension
- Crampes musculaires
- Nervosité
- Mauvaise mémoire
- Faible rythme cardiaque
- Prise de poids
Suivre un traitement hormonal (ex.: Synthroid) tout en ayant une carence en iode
La tâche principale des hormones de la thyroïde est de stimuler le métabolisme du corps. En hypothyroïdie, le métabolisme est au ralenti. Il en résulte souvent une prise de poids. Inversement, lorsqu’on parle d’hyperthyroïdie, le métabolisme du corps est accéléré et il en résulte une perte de poids.
L’iode est non seulement nécessaire pour la production de ces hormones thyroïdiennes mais il est nécessaire pour la production de toutes les hormones du corps. Chaque glande concentre et utilise l’iode pour produie ses hormones. De plus, chaque cellule dépend de ses stocks d’iode pour fonctionner de façon optimale.
Les hormones synthétiques, comme la Synthroid, augmentent le métabolisme de toutes les cellules du corps. Ce métabolisme accéléré augmente naturellement les besoins en iode du corps. Paradoxalement, consommer une hormone synthétique lorsque le corps présente des carences en iode aggrave le problème de carence en augmentant le métabolisme.
Les recherches du docteur Brownstein sont claires: prendre une hormone synthétique lorsque le corps présente une carence en iode augmente les risques du cancer du sein et, croit-il, d’autres cancers glandulaires comme celui des ovaires, de l’utérus et de la prostate - car les tissus glandulaires ont besoin d’iode pour maintenir leur architecture normale.
Les expériences du docteur Brownstein ont clairement démontré qu’une utilisation adéquate d’iode dans le traitement des désordres thyroïdiens, comme l’hypothyroïdie, les maladies de Graves ou d’Hashimoto, est non seulement sécuritaire mais efficace et peu coûteuse. Son approche vise à traiter les conditions reliées à la thyroïde.
Le protocole à l’iode n’est pas la seule solution aux problèmes thyroïdiens. Une détoxication du corps, des suppléments alimentaires, une consommation d’eau adéquate et des améliorations au niveau de l’alimentation peuvent aussi contribuer à un meilleur état de santé global.
L’iode et la cellule
Consommation de l’iode selon la recommandation quotidienne: Production de l’hormone thyroïdienne
Contrairement aux vitamines et aux minéraux, l’iode n’est pas présent en quantité suffisante dans la plupart des aliments. On le retrouve principalement dans les produits de la mer tels le poisson (morue, bar, perche d’océan et haddock) et les algues.
Lorsque consommée en accord avec les recommandations quotidiennes en iode - approximativement 150 ug/jour - l’iode peut se lier aux molécules thyroxines et devenir une hormone thyroïdienne. Si la quantité d’iode est insuffisante pour accomplir cette liaison, ceci peut mener à une production inadéquate d’hormones thyroïdiennes et à un état d’hypothyroïdie.
Consommation de l’iode à 100X la recommandation quotidienne: Protection contre le cancer
Lorsque l’iode est consommé en quantité représentant 100X la quantité quotidienne recommandée (> 15 mg/jour), l’iode peut se lier à d’autres molécules comme les lipides (i.e. les gras) et les protéines. Lorsque l’iode se lie à une molécule lipide telle le lactone, il en résulte une substance de type “graisse” connue sous le nom de S-iodolactone. S-iodolactone est un régulateur clé de l’apoptose et de la prolifération cellulaire de la glande thyroïde. Autrement dit, le S-iodolactone est une substance anti-cancer.
Iodure et apoptose: Protection contre le cancer
L’apoptose, ou mort cellulaire programmée, est un concept très important. Toutes les cellules, comme toutes les formes vivantes, ont un cycle de vie. Tous les cycles de vie des cellules ont des phases: croissance, division et mort. Lorsqu’une cellule meurt, elle est remplacée par une nouvelle cellule. Sans l’apoptose, les cellules continuent de se diviser jusqu’à ce qu’elles envahissent le corps. Les cellules cancéreuses sont un exemple de cellules qui n’entrent pas en apoptose. Un puissant traitement anti-cancer en serait un qui favoriserait l’apoptose des cellules cancéreuses, sans toxicité pour les autres cellules.
L’iode pourrait être un de ces nutriments anti-cancer car il a été démontré qu’un lipide iodé comme le S-iodolactone régularise et encourage l’apoptose. Nous pourrions donc en déduire qu’il est important de s’assurer un apport adéquat en iode. Les S-iodolactone sont détectables lorsqu’il y a une consommation d’iode excédant la recommandation quotidienne.
Il est important de souligner que le phénomène d’apoptose (i.e. anti-cancer) de l’iode ne survient que lorsque l’iode est consommé en très grandes doses (100 x la dose quotidienne recommandée).
Beaucoup de personnes présentant des symptômes de maladies chroniques telles la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique et autres maladies auto-immunes, mentionnent principalement leur manque d’énergie.
L’hormone thyroïdienne est essentielle pour stimuler les mitochondries qu’on pourrait aussi appeler les centrales énergétiques des cellules. Ce sont ces mitochondries qui produisent cette énergie tant recherchée. Si les mitochondries ne parviennent pas à fabriquer assez de molécules énergétiques, c’est une fatigue quasi-permanente qui s’installe. En plus du manque d’énergie, ces mêmes patients se plaindront aussi de “cerveau embrouillé” et de douleurs musculaires. Par contre, lorsque les mitochrondries produisent suffisamment de molécules énergétiques, nous avons assez d’énergie pour vaquer à nos occupations quotidiennes et plus encore!
L’iode peut-il corriger les maladies auto-immunes de la thyroïde?
Il existe de vieilles études célébrant les bienfaits de l’utilisation de l’iode dans le traitement des maladies comme la maladie de Graves. Malheureusement, l’iode a perdu du terrain dans son traitement de l’hyperthyroïdie lorsque l’iode radioactif a fait son apparition.
L’iode radioactif est le traitement recommandé par la médecine conventionnelle en présence de maladies auto-immunes comme celle de la thyroïde. Dans ce traitement, l’isotope radioactif de l’iode se lie à la glande thyroïde détruisant ainsi le tissu thyroïdien.
Si la cause de la maladie auto-immune de la thyroïde est un excès de tissu thyroïdien qui doit être détruit, alors l’utilisation de l’iode radioactif serait approprié et efficace. Cependant, l’excès de tissu thyroïdien n’est pas la cause des maladies auto-immunes; il s’agit de la conséquence de la maladie.
Non seulement l’iode radioactif se liera-t-il à la glande thyroïde tout en détruisant les cellules thyroïdiennes, mais il s’installera aussi à d’autres endroits dans le corps en plus de la thyroïde. L’iode est présent dans toutes les cellules du corps. L’iode radioactif ira se concentrer là où l’iode s’accumule dans le corps, par exemple les seins chez la femme.
Les causes sous-jacentes des maladies auto-immunes de la thyroïde peuvent varier: infections, toxicités, allergies alimentaires (e.g. intolérance au gluten), déséquilibres nutritionnels, etc.. Le docteur Brownstein croit qu’une carence en iode est un facteur de risque causal dans le développement d’un problème auto-immune de la thyroïde.
Tel que mentionné dans la première partie de notre dossier, l’iode non-organique et non-radioactif (comme le Lugol) est utilisé pour traiter les maladies auto-immunes de la thyroïde depuis plus de 100 ans. Nombreux sont les rapports dans la littérature citant les bienfaits de l’iode.
Selon ce dernier, toutes les personnes souffrant d’un problème de thyroïde devraient faire vérifier leurs niveaux d’iode. En présence d’un niveau d’iode en bas des valeurs optimales, un protocole de remplacement utilisant une forme adéquate d’iode devrait être instauré. Cependant, il est important de s’assurer que le patient ne possède pas un ou des nodules thyroïdiens fonctionnant de façon autonome. Par chance, cette condition est extrêmement rare.
L’utilisation appropriée de l’iode dans le traitement d’un débalancement de la thyroïde, comme l’hypothyroïdie, les maladies de Graves ou Hashimoto, est non seulement sécuritaire, mais efficace et peu coûteux: une façon holistique de trouver et traiter les causes sous-jacentes des troubles de la thyroïde en utilisant un agent sécuritaire et naturel.